Piloter, organiser, déléguer, animer, diriger et contrôler, ce sont là les 6 principales fonctions du management. Mais qu’est-ce que le management ? L’une des façons les plus simples de définir le concept est de dire qu’il s’agit d’une démarche globale qui vise, ultimement, à atteindre les objectifs fixés en dirigeant des équipes et en prenant des décisions stratégiques. C’est pour remplir sa fonction que le management doit reposer sur ces 6 grandes fonctions. Le point sur le sujet avec Edouard Coencas.

#1 Piloter

Piloter consiste à fixer des objectifs et contrôler les résultats en fin de parcours. Pour piloter l’organisation, un manager s’attelle à dessiner les contours d’une stratégie définie et à mettre en place des objectifs réalistes et réalisables. Il s’agit ensuite de les communiquer à l’équipe, collectivement ou individuellement, selon qu’il s’agit d’objectifs collectifs ou individuels.

Pour dire les choses simplement, le pilotage ou la planification consiste à dessiner les contours de ce que devrait être l’avenir de l’entreprise, et mettre en place les moyens d’y parvenir. Pour ce faire, un bon manager s’attelle à mettre en place un plan stratégique à long terme, dont tout l’objet est de combler le fossé entre ce qu’est l’entreprise au temps « T », et ce qu’elle deviendra. Edouard Coencas rappelle qu’un plan stratégique concerne l’ensemble de l’organisation, et devra être décliné en actions pratiques et concrètes, à mettre en œuvre par les différents départements ou BU (business units) de l’entreprise.

Calendrier

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#2 Organiser

Manager, c’est avant tout savoir organiser, répartir et coordonner le travail des équipes. C’est aussi le rôle du manager d’assigner les tâches, de façon à ce que chaque membre de l’équipe puisse délimiter le périmètre de son rôle. Pour cela, il est essentiel de répondre préalablement à deux questions : définir qui fait quoi, et savoir comment va évoluer la mission de chacun ? Dès que le manager aura répondu à ces questions, il pourra planifier la coordination et la gestion du temps, puis mettre en place un planning.

Dès lors que le manager aura établi un plan stratégique décliné en plan d’action, il se doit dès lors de prendre des décisions sur la meilleure façon de l’implémenter. Concrètement, l’organisation consiste à décider comment l’entreprise sera structurée (par départements, par business units, par équipes matricielles…). A partir de là, le manager pourra donner la responsabilité et attribuer les niveaux d’autorité aux différents départements, répartir les ressources dans l’entreprise et définir comment les activités des équipes et des individus seront coordonnées.

#3 Déléguer

A défaut de déléguer, un manager peut vite se retrouver débordé. Il est évident qu’un manager ne peut pas tout gérer tout seul, tout le temps. Il doit donc savoir déléguer aux membres de son équipe qu’il juge capables de prendre en charge les tâches qu’il leur confie. En plus de soulager le manager de certaines tâches, déléguer permet d’impliquer davantage les équipes, de les responsabiliser et de leur donner une plus grande confiance en eux.

Au-delà de décharger le manager de tâches redondantes ou à faible valeur ajoutée, la délégation a aussi des avantages stratégiques pour l’entreprise, au premier rang desquels le développement et l’encouragement de l’autonomie des collaborateurs. Cela contribue à la mise en place d’une culture de confiance. En outre, lorsqu’un manager apprend à déléguer efficacement, il motive les autres, en les faisant se sentir plus impliqués, en contribuant à leur développement professionnel et en tirant pleinement parti de leurs compétences.

Edouard Coencas rappelle qu’à partir du moment où les collaborateurs jouissent de la confiance du manager, il y a de fortes chances qu’ils deviennent plus créatifs, plus motivés. La combinaison de leurs initiatives personnelles et de leur désir d’atteindre les objectifs fixés par le manager peuvent donner des résultats remarquables. Et c’est l’ensemble de l’organisation qui en profite.

#4 Animer

Animer revient à mobiliser les troupes autour d’un objectif commun, un prérequis essentiel pour la réussite d’une organisation. L’animation des équipes peut prendre plusieurs formes, allant des actions de formation aux outils de motivation, en passant par les systèmes d’évaluation ou encore la conduite du changement. Animer les équipes n’est cependant pas un objectif en soi. Objectif ultime : faire progresser les équipes, en encourageant le développement de leurs compétences. Ainsi, le rôle du manager à ce niveau est de piloter la formation des collaborateurs pour les aider à acquérir de nouvelles compétences et ainsi les faire évoluer.

C’est grâce à l’animation que le manager insufflera l’énergie nécessaire au passage à l’action des équipes, pour qu’elles appliquent le plan d’action mis en place au préalable. Par ailleurs, animer une équipe repose sur 4 volets distincts mais d’égale importance, à savoir la supervision, la motivation, le leadership et la communication :

  • Supervision : il s’agit de surveiller le travail des collaborateurs, de sorte à les mettre sur la bonne voie ;
  • Motivation : inspirer, stimuler et encourager les équipes à atteindre les objectifs fixés. Pour ce faire, les managers activent plusieurs leviers, à la fois positifs (primes de rendement ou d’atteinte d’objectifs, prix…) ou négatifs (sanction, avertissement…) ;
  • Leadership : c’est le processus par lequel le manager oriente et influence le travail de ses équipes pour qu’elles prennent la bonne direction ;
  • La communication : transmettre des informations ou des expériences de manière claire et concise.

#5 Diriger

Il revient au manager de diriger, ce qui équivaut à prendre des décisions stratégiques qui permettent à l’organisation d’atteindre ses objectifs. Souvent, il est question de faire des choix difficiles mais nécessaires. C’est pourquoi on dit qu’il ne suffit pas d’avoir des compétences managériales pour manager efficacement. Il faut en plus savoir faire accepter des décisions, parfois difficiles, aux collaborateurs, tout en conservant la cohésion des équipes pour atteindre les objectifs. Il est donc essentiel pour le manager d’avoir une certaine aisance relationnelle pour diriger.

Edouard Coencas rappelle que la notion de direction va très souvent de pair avec celle de leadership. En d’autres termes, un bon manager se doit avant tout d’être un bon leader. Car il ne faut pas oublier que les ressources humaines sont à la base des performances de l’entreprise, ce qui veut dire que tout ce qui y est accompli l’est par des personnes. Par conséquent, l’entreprise ne sera véritablement performante et ne pourra atteindre ses objectifs que si l’ensemble des équipes sont prêtes à soutenir le plan d’action mis en place par le management. C’est précisément à ce niveau que le leadership prend tout son sens. En effet, un leader saura puiser dans ses connaissances, son charisme et sa capacité à fédérer et à donner l’exemple pour susciter l’enthousiasme et motiver les équipes, les rallier à un objectif commun.

Un bon manager se doit également de diriger en communiquant les objectifs à l’ensemble de l’organisation de manière claire et compréhensible par tout un chacun, tout en suscitant l’adhésion à une vision commune à tous les étages de l’entreprise, en plus de créer des valeurs et une culture internes et en encourageant la performance. Vous l’aurez compris, un leader est en mesure de mettre en place un climat de confiance susceptible de favoriser l’engagement des collaborateurs, les amenant à soutenir les plans et les objectifs de l’entreprise inconditionnellement. Bien entendu, il n’est pas rare qu’un manager ait à faire face à une certaine résistance au changement, particulièrement lorsque la nouvelle stratégie implique des changements radicaux (restructuration, réduction d’effectifs, licenciements…). C’est là que les compétences de leadership s’avèrent particulièrement utiles.

Manager

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#6 Contrôler

Régulièrement, le manager doit contrôler l’état d’avancement des missions de ses équipes, vérifier que les équipes se tiennent aux objectifs collectifs ou individuels. Le cas échéant, il met en place des actions correctrices pour remettre le train sur les rails.

De l’avis d’Edouard Coencas, il est somme toute naturel qu’un plan, aussi bien ficelé soit-il, ne se passe pas exactement comme prévu. La raison à cela tient autant au facteur humain que technique. En effet, les entreprises ne sont jamais à l’abri d’imprévus. D’où l’importance d’exercer un contrôle continu, qui consiste à surveiller les activités, à mesurer les performances, à comparer les résultats aux objectifs définis au départ et à apporter des modifications et des correctifs lorsque cela s’avère nécessaire. En contrôlant son entreprise, un manager se tient informé de ce qui se passe, de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas comme prévu. Dès lors, il saura ce qui doit être maintenu de ce qui doit être, au contraire, modifié ou corrigé.