Ethique et noblesse oblige, les grandes fortunes françaises prennent de plus en plus le pas de leurs homologues américaines. Comment ? En se mettant à la philanthropie, ou give back comme on l’aime à l’appeler Outre-Atlantique. Décryptage !
Aux Etats-Unis, on donne à tout va…
La philanthropie, une tradition américaine ? Ça en a tout l’air, et les faits sont là pour le prouver. L’acteur George Clooney et son épouse ont fait don de 100 000 dollars à une association de défense des migrants, en réponse au sort infligé par Trump aux enfants d’immigrés. Si 100 000 dollars paraît une somme conséquente, vous n’êtes pas au bout de vos surprises… En 2018, 1 500 d’œuvres d’art appartenant à David Rockfeller et son épouse ont été mises en vente par la maison newyorkaise Christie’s, amassant la somme record de 832 millions de dollars, entièrement reversée à des œuvres philanthropiques !
Outre-Atlantique, le give back est une véritable tradition socio-culturelle. A New York, les hommes d’affaires apparaissent régulièrement dans les nombreux dîners de charité organisés un peu partout dans la ville. Tout part d’une croyance profondément ancrée dans l’esprit des Américains : il faut rendre à la communauté, au risque d’être mal vu. C’est probablement pour cette raison que Bill Gates a surpris son monde en faisant don, à 61 ans, de sa fortune estimée à 90 milliards d’euros à plusieurs œuvres caritatives !
Une certaine idée du capitalisme
Le « capitalisme éclairé », c’est l’idée défendue par ces philanthropes de la première heure, qui plaident pour une redistribution vertueuse de leurs bénéfices. Autre exemple, celui du PDG d’Apple, Tim Cook : en 2015, il a annoncé vouloir faire don de toute sa fortune à des œuvres de charité. Marck Zuckerberg, le PDG de Meta, compte en faire de même, en annonçant qu’il allait faire don de 99 % de sa fortune sur une période de 100 ans à la naissance de sa fille.
Reste Jeff Bezos, l’actuelle plus grosse fortune mondiale. La pression monte en effet pour que le PDG d’Amazon en fasse de même. Il se dit en quête de la bonne idée, de celles qui produisent des effets rapides. A ce propos, Bezos avait déclaré : « En matière de philanthropie, je veux faire l’inverse de ce que je fais dans le business. Du right now, et pas du long terme ».
Agir contre l’exclusion
En France, monsieur Ladreit de Lacharrière (une des grandes fortunes française) est engagé depuis longtemps dans le give back. En 1999, il a été à l’origine de la Fondation Agir contre l’exclusion, en compagnie de Martine Aubry, et qu’il a en grande partie financée sur ses deniers personnels. Marc Ladreit de Lacharrière a également créé la Fondation Culture & Diversité en 2006, à laquelle il reversait chaque année une somme comprise entre 700 000 et 1,5 million d’euros. Sa mission : accompagner les jeunes issus de milieux modestes et leur faciliter l’accès aux arts et à la culture.
Commentaires récents