A quoi tient le succès d’un commerce ? Généralement, il a trait à son chiffre d’affaires et à sa réputation locale, mais pas que… En coulisses, c’est souvent une question de flux de marchandises, d’argent et d’informations. Et au cœur de cette mécanique, un indicateur vital s’impose, à savoir le besoin en fonds de roulement, ou BFR.

Souvent méconnu ou sous-estimé, le BFR est pourtant l’un des meilleurs baromètres de la santé financière d’un commerce, qu’il s’agisse d’une boutique de quartier, d’un magasin franchisé ou d’une plateforme e-commerce. Décryptage du BFR avec l’entreprise groupe Daici International !

BFR : définition et rôle dans la vie quotidienne d’un commerçant

Concrètement, le besoin en fonds de roulement représente le montant que le commerçant doit mobiliser pour faire tourner son activité entre les achats et les ventes. Cela inclut les stocks, les créances clients (sommes en attente de règlement), et les dettes fournisseurs. La formule est simple :

BFR = Stocks + Créances clients – Dettes fournisseurs.

Un BFR positif signifie que le commerçant doit avancer de la trésorerie pour couvrir ses besoins d’exploitation. A l’inverse, un BFR négatif indique que l’entreprise encaisse plus vite qu’elle ne paye, ce qui est en général favorable. Pour un commerce de détail, cette gestion est quotidienne, car il faut acheter les produits avant de les vendre, parfois stocker des invendus, tout en assurant les délais de paiement aux fournisseurs. Si l’équation est mal équilibrée, les tensions de trésorerie ne tardent pas à pointer le bout de leur nez !

Tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne

Comme l’explique le groupe Daici International, selon le type d’activité, le BFR peut varier considérablement. Dans les commerces alimentaires ou de détail, le stock est un élément central : il faut l’acheter, l’entreposer, parfois le solder en urgence. Résultat, le BFR est généralement élevé, surtout si les fournisseurs sont peu souples. En revanche, un commerce en ligne en dropshipping ou une boutique de services digitaux aura un BFR quasi nul, voire négatif. Pas de stock, paiement immédiat du client, délais fournisseurs avantageux… la trésorerie reste stable. Il est donc essentiel pour chaque commerçant de connaître son secteur et d’ajuster ses marges de manœuvre en fonction.

Pourquoi surveiller son BFR comme le lait sur le feu ?

Un BFR mal maîtrisé, c’est la porte ouverte aux découverts bancaires, aux retards de paiement, voire à la cessation d’activité. Une croissance soudaine peut même aggraver les choses. Comment ? Plus de commandes, donc plus de stocks à financer, avant que les ventes ne soient encaissées. Un paradoxe courant dans le commerce. Les experts financiers recommandent donc de suivre l’évolution du BFR d’un exercice à l’autre. Une hausse brutale peut signaler un déséquilibre à venir. A l’inverse, un BFR en baisse traduit souvent une amélioration de la gestion interne (stocks mieux régulés, délais de paiement raccourcis…).

Comment améliorer son BFR dans un commerce ?

Il n’y a pas de formule magique pour améliorer son BFR, mais trois leviers sont incontournables : réduction des stocks, accélération des encaissements clients et négociation des délais fournisseurs. Explorons tout cela un peu plus en détail.

Réduire les stocks

Attention aux excédents ! Il faut privilégier des réassorts fréquents mais ajustés, car une bonne rotation évite l’immobilisation de trésorerie.

Accélérer les encaissements clients

La clé est la facturation rapide, les relances automatisées, et les incitations au paiement comptant.

Négocier des délais fournisseurs

Un fournisseur qui accorde 30 ou 45 jours de règlement vous accorde indirectement un crédit gratuit.

Certaines entreprises vont plus loin en adoptant une gestion « à flux tendu », c’est-à-dire en ajustant leurs approvisionnements au plus proche de la demande réelle. Cette méthode exige une logistique irréprochable, mais permet de limiter drastiquement le BFR.